Invité #54 : Geoffroy Monde
Posté par We Do BD
Notre 54e invité fera lui aussi son baptême du Festiblog en septembre. Nous souhaitons la bienvenue à Geoffroy Monde.
Qui es-tu ?
Je suis Geoffroy Monde. Je suis la plus belle femme d’Europe.
Comment as-tu commencé à dessiner ?
Aussi loin que je me souviens, j’ai toujours dessiné. Je faisais des BD avec un personnage qui s’appelait “Geoffroy” ou “Super Geoffroy” - certainement parce qu’à l’époque, j’étais déjà le sujet le plus passionnant de ma vie. Mon héros était un copié collé de Bart, mais avec en plus ma propre patte (le côté dessin laid d’enfant de 6 ans) - certainement parce qu’à l’époque, les Simpsons étaient déjà le sujet le plus passionnant de la télévision.
As-tu suivi une formation ?
J’ai suivi une formation pour être un artiste qui parle beaucoup, à l’Université d’arts plastiques de Saint-Étienne.
Peux-tu présenter ton blog ou ton webcomics ?
Bon blog s’intitule Saco : Pandemino et il sert à faire rire et pleurer en même temps.
Pourquoi as-tu commencé à bloguer ou à publier tes BD en ligne ?
Comme tout enfant à problème, j’ai toujours dessiné en cours. J’ai créé mon blog lors de mes premières années de fac, il me servait à publier tous mes dessins illégaux d’étudiant. Quand on se balade dans les archives, on peut voir ce format d’élève illégal : les A4 cachés dans les feuilles de cours et remplis de personnages débiles pour faire passer plus vite la leçon sur Cézanne. Je les ai mis en ligne pour faire rire d’autres gens que ceux qui les voyaient pendant les cours : 3 ou 4 copains qui n’avaient pas la chance de vivre à Saint-Étienne.
Quel public voulais-tu rencontrer ?
Une nouvelle variété de fruit en terre
Et finalement qui sont tes lecteurs ?
Du pré-fabriqué, du lait (un peu de sciure les week-ends)
Combien de temps passes-tu en moyenne sur tes notes ?
Je passe trop de temps sur mes aventures de Papa Sirène et Karaté Gérald, mais sinon pour ce qui concerne les “gags en une image” qui constituent la colonne vertébrale de Saco : Pandemino, ça me prend rarement plus de 20 minutes. Mais quand j’avais moins de lecteurs (les 3 ou 4 copains du début), des fois, je bâclais (!). Pour les sondages que je fais régulièrement, et dont tout le monde se fout parce qu’ils constituent le tibia de Saco : Pandemino, je mets des heures. Très souvent, je commence le dessin sans savoir où il me mènera (en espérant, comme le lecteur, qu’il me fera rire) - dans ce genre de pratique improvisée, ça va encore plus vite. J’aime beaucoup l’improvisation dans la vie, donc le temps passé sur les histoires de Papa Sirène et Karaté Gérald contredit un peu ce principe. Mais ça m’amuse tellement que je leur pardonne tout. Et puis j’ai pris l’habitude de passer une éternité sur mes peintures, donc l’improvisation a fini par laisser un peu de place, dans mes habitudes, aux pratiques calculées et froides du monde adulte.
Est-ce que ce sont des dessins spécialement faits pour le blog ?
Non, tout ce que je produis est avant tout pensé comme illustration potentielle de la biographie posthume qu’on écrira sur moi. Les histoires de Papa Sirène, par exemple, illustreront le chapitre sur ma nuque. Ça fera un beau bouquin, je pense.
Avec quoi dessines-tu ?
À l’agrafeuse
Quelles sont tes influences graphiques ?
Tout le monde a déjà fait tomber le masque de mes influences Goossensiennes, mais sinon j’aime aussi Pierre La Police (on partage ce plaisir de dessiner les gens les plus désagréables, inintéressants et foireux possible), Gotlib qui a formé ma main adolescente, et les décors dans Alix.
Combien de temps passes-tu sur les blogs des autres ?
Je passe en moyenne une heure par semaine à me balader sur des blogs, ça dépend si l’internet a une bonne odeur.
Quels sont ceux dont tu es fan ?
Je suis assidûment les blogs de NR (“La diction lente des porcs”), Lucas (insérer le nom de son dernier blog éphémère), Geoffroy Monde et, bien sûr, le blog de Dex.
As-tu fait des rencontres grâce aux blogs ?
C’est déjà grâce aux blogs que j’ai rencontré les éditions Lapin, sur le portail duquel existe également une version de mon site (et chez qui j’ai publié mes deux cahiers !). Donc concrètement, les blogs sont la seule chose qui a fait évoluer ma carrière de dessinateur. Sinon comme rencontre substantielle, il y a NR (“L’ami sot dans l’décor”), qui est devenu mon super partenaire de pot de chambre et mon meilleur coup d’un soir. Et puis les autres auteurs Lapin (NR, par exemple, de “La mission dense des morts”).
Es-tu sensible aux commentaires ?
Comme tout le monde, mais je tire d’un coup et ça fait mal moins longtemps.
De manière générale, que penses-tu que la BD numérique (à lire sur le web, sur iPhone, sur PSP...) ?
De manière générale, je ne pense pas à la BD numérique.
Où peut-on voir ton travail en dehors de ton site ?
Sur le portail Lapin, et aussi, si on est attentif, dans les yeux des femmes qui vous quittent après un bon dîner. Sinon, on peut voir mon vrai travail (j’ai peintre) sur mon site “www.geoffroymonde.com”. Et d’autres trucs.
As-tu des albums ? Peux-tu nous les présenter ?
J’ai trois albums : “Saco : Pandemino”, aux éditions Lapin, recueil de dessins qui ont fait les beaux jours de mon blog. “Bastien Dessert et la désillusion de Philippe Cave”, qui a fait couler beaucoup d’encre, pour être dessiné, et qui est une aventure ridicule imaginée avec Thomas Regnault. On se retrouvait ponctuellement pour improviser le destin de ce héros nul, on a bien rigolé, et les éditions Lapin ont décidé qu’il fallait que d’autres gens rigolent bien alors ils l’ont publié (par “ils” j’entends Phiip et ses chemises). Il y a aussi “Asterix aux jeux Atlantiques”, que je publie à compte d’auteur, et qui sera illégal. Et pour le Festiblog, devrait également être sorti un tout nouvel album, fait avec NR (du blog "l'addition manque l'essor"), tout inédit dedans, et drôle. Ça sortira chez Lapin, et pour ce qui est du titre, il est trop long pour l'internet.
Qu'attends-tu de ta venue au Festiblog ? Un mot pour ceux qui vont venir te voir ?
J’espère rencontrer des lecteurs à moi, même s’ils sont pas nombreux, on fera une photo tous ensemble dans le t-shirt géant que j’apporterai pour l’occasion. Donc venez sans T-shirt !
Cette année, Guillaume Long, est parrain du Festiblog avec son blog culinaire. Peux-tu nous parler de ton plat préféré et nous donner une bonne adresse où aller manger dans ton coin ?
Mon plat préféré c’est les makis au fromage de brebis que me fait Jessica Garcia, et sinon une bonne adresse pour manger c’est d’aller dans le coin.
Un dernier mot ?
Zythum, mais ça dépend des éditions.